La lettre d'Antigone

Publié le par Sophie

Thèbes, le mardi 12 juin...

   Mon très cher Hémon,
Quand cette lettre te sera parvenue, je serai déjà morte. Ce qui devrait envahir tes pensées serait une simple question: pourquoi? La réponse est simple, je n'ai pas respecté les désirs du roi, j'ai décidé d'enterrer Polynice. Tout d'abord, ton père avait proclamé que Polynice n'avait pas le droit d'avoir un enterrement. Sans son enterrement, il ne pouvait pas mourir en paix et continuer son chemin après son décès: il était condamné à rester sur terre éternellement, sans repos.
 Ensuite, j'ai trouvé que cette loi était injuste, tout le monde a le droit à un enterrement. Notamment, Étéocle, mon frère aîné, qui, si on pense au moment du retour de Polynice à Thèbes, ne lui a pas cédé sa position pour regner à son tour. Sa décision a causé l'attaque de Polynice qui s'est achevée par sa mort. Malgré son égoïsme, il peut se reposer tranquillement dans sa tombe!
 Enfin, mes sentiments envers mon frère m'ont ramené à comettre cette action, ou au moins essayé de le faire. Par exemple, une nuit j'ai fait mon premier essai, mais le temps n'était pas le suffisant donc la matin suivant je suis retourné, malheureusement  les gardes m'ont trouvé et m'ont arrêté.
 En conséquence de mes actions, Créon a dû me condamner à mort, sans pouvoir faire une exception étant, moi, sa nièce de sang royal.
 Même en sachant ce qui m'attendait, j'ai décidé que je ne devais obéir à personne, sauf moi, qui ai aidé mon frère à trouver la paix éternelle comme il le méritait. Après avoir vécu des moments aussi difficiles et être mort en essayant de réclamer ce qu'on lui avait promis, la seule chose que je pouvais faire, était de lui donner le seul droit qu'on lui avait enlevé et dont il avait besoin. Étant du même sang, je ne pouvais pas le laisser souffrir, c'était mon obligation.

 Au moment où tu auras réussi à lire ces mots, j'aurais déjà donné mon dernier souffle; mais avec le peu de temps qui me reste encore, je voudrais te dire ce que je sens pour toi. Tu devrais savoir que cette lettre est pour toi et pour personne d'autre tu es la seule personne qui lira les dernières pensées qui seront passées par ma tête ces derniers instants, avant que ma moprt soit arrivée, et tu es la seule perssone en qui je veux mettre toute ma confiance. Peut-être je ne te l'ai pas répété suffisamment de fois, mais je veux que tu le saches et que tu ne l'oublies jamais, du fait que je t'aime, je t'aime comme je n'ai jamis aimé quelqu'un aussi fort, je t'aimerai même quand j'aurai quitté ce monde. Tu es merveileux, tu es unique et une des personnes les plus aimables que je n'ai jamis connu. J'ai toujours pensé que tu n'étais pas indiqué pour moi, que le soir où tu m'as proposé d'être ta femme, tu n'étais pas sérieux, mais, au moment où j'ai levé mes yeux, j'ai vu ton visage et tes yeux plains d'espérance, d'amour et de vérité, j'ai vu que tu m'aimais vraiment, donc j'ai dit oui puisque moi je sens la même chose pour toi.
 Chaque fois que je pensais à notre futur, je voyais deux personnes qui s'aimaient infiniement et un petit garçon qui courrait autour du jardin, celui qu'on aurrait eu et qui aurait eu ton visage et mes yeux, celui que j'aurrais aimé et défendu jusqu'à la mort. Malheureusement, il n'existera jamais, puisque ma vie va arriver à sa fin dans quelques instants, je devrais partir. J'aurais tant aimé te revoir encore une fois et te dire adieu comme j'aurais désiré, mais je devrai te laisser en peu de temps, juste ce qu'il a fallu pour écrire ça. Tu ne sais pas comment je souffre pendant que j'écris, je me sens horrible sachant que je vais te laisser seul, je ne voudrais pas te quitter, mais je n'ai pas d'option. Au revoir, mon amour, mon Hémon, tu vas me manquer, mais j'espère qu'un jour je vais te revoir, et je te promets que ce jour là, je ne te quitterai plus jamais.

Ta bien aimée, Antigone. 

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